CHRONIQUE. En réitérant son intérêt pour le Groenland et en avançant ses pions au Canada, le presque président américain signale qu'il sera prêt à tout pour maintenir le leadership américain, écrit le géo-économiste de l'énergie et chroniqueur Laurent Horvath
Les annonces de Donald Trump, en vue d’acquérir les terres du Groenland ou de faire du Canada le 51e Etat des Etats-Unis, interpellent ou font sourire. Est-ce une absurdité de plus à laquelle le monde devra s’habituer durant les quatre années à venir? En réalité, elles signalent surtout que le président américain est très ancré dans la réalité et fera tout pour réussir sa mission de maintenir le rôle de leader des Etats-Unis devant la Chine.
Le système économique mondial fonctionne essentiellement grâce à l’injonction d’énergies fossiles comme le gaz méthane, le charbon et le pétrole, et aux minerais indispensables à nos batteries, nos infrastructures et aux puces de nos ordinateurs. Même les renouvelables comme le solaire ou l’éolien ne sont, en réalité, que des produits dérivés qui n’existent que grâce aux énergies fossiles. Aciers, lithium, cuivre, terres rares ou uranium sont devenus des composants essentiels pour maintenir un leadership mondial. L’émergence de l’intelligence artificielle nécessite autant d’électricité que de minerais, qui se trouvent dans des endroits très ciblés sur notre planète. Ces greniers deviennent la cible des Etats-Unis et de la Chine. Avec la résurgence du protectionnisme et de l’abandon du libre-échange, chaque forteresse va devoir s’auto-assurer un accès à ces ressources essentielles.
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