Après avoir cofondé la banque Syz en 1996 et revendu ses parts en 2014, le banquier genevois très connu sur la place financière a relancé une société de gestion, qui souffle ses dix bougies. Par amour d’un métier qu’il n’aurait jamais pensé exercer

En 2014, lorsqu’il a vendu ses parts de la banque Syz, Alfredo Piacentini aurait pu prendre sa retraite, à 57 ans. Par exemple pour se consacrer à son hobby et aller siffloter, les cheveux au vent, à la barre de son petit catamaran à foils, ces appendices latéraux qui permettent au bateau de se hisser au-delà de la surface. Le banquier genevois venait de se retirer d’une success-story de la place financière genevoise, cette dynamique petite banque privée qu’il avait confondée au milieu des années 1990, avec Eric Syz et Paolo Luban. Mais le vétéran des marchés a rapidement lancé sa propre société de gestion, Decalia Asset Management, dont les quelque 5 milliards de francs d’avoirs en font aujourd’hui l’un des grands «petits» acteurs de la place.

Après son départ de Syz, Alfredo Piacentini était évidemment à l’abri du besoin, et il évacue aujourd’hui d’un sourire joueur nos tentatives de lui faire préciser combien ses parts lui ont rapporté. En outre, le milieu des années 2010 n’était a priori pas le moment idéal pour entreprendre dans la gestion de fortune. En pleine période de transition après la fin du secret bancaire, les clients non déclarés (pardon pour le pléonasme) régularisaient leur situation, souvent en rapatriant leurs avoirs dans leur pays d’origine. Plus d’un banquier suisse n’en menait pas large, à l’époque.

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