Iciar Bollain retrace dans «L’Affaire Nevenka» une célèbre affaire espagnole qui conduisit à la première condamnation d’un élu pour harcèlement sexuel. Efficace et prenant
Le harcèlement sexuel et psychologique, comment ça fonctionne au juste? Pour qui se pose cette question, difficile de trouver meilleure illustration que le nouveau film d’Iciar Bollain, la cinéaste espagnole qui avait déjà si bien analysé la violence conjugale dans Ne dis rien (2003). Portée par la vague #YoTambién, le #MeToo espagnol, elle s’attaque cette fois à une affaire qui avait secoué son pays encore très partriarcal en 2001: la condamnation pour le harcèlement d’une collaboratrice du tout-puissant maire conservateur de Ponferrada, ville de province du nord-ouest. A l’époque, l’affaire avait toutefois plus coûté à la plaignante, contrainte de s’exiler, qu’au maire déchu, resté populaire et très influent dans sa région.
Ecrit et réalisé avec l’appui de l’intéressée, Nevenka Fernandez, déjà sujet d’une série documentaire sur Netflix (Nevenka, 2021), le film n’a d’ailleurs pas pu être tourné sur place, faute d’autorisation. Qu’à cela ne tienne, la production s’est rabattue sur la ville proche de Zamora. Pour le reste, la fiction colle au plus près du déroulement de l’affaire, mais surtout au point de vue de la victime. Car un jugement est une chose, mais un ressenti intime en est encore une autre, que le cinéma est particulièrement apte à faire partager.
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