Confirmant une information du site Inside Paradeplatz, le groupe pharmaceutique américain a reconnu prévoir une réduction de ses effectifs en Suisse, sans donner de chiffre précis. Il avait déjà supprimé 320 postes dans le canton de Neuchâtel en 2021

Le groupe pharmaceutique Johnson & Johnson a confirmé une réduction de ses effectifs en Suisse confirmant une information publiée par Inside Paradeplatz le 3 janvier. Le site alémanique affirme que le géant américain compte supprimer 100 postes et fermer son site de Zuchwil, dans le canton de Soleure. Mais si Johnson & Johnson a reconnu prévoir une restructuration auprès de l’agence AWP, il a refusé de donner un chiffre concernant le nombre d’emplois concerné.

Il s’agit d’adapter les affaires à un environnement externe complexe et en rapide évolution, a déclaré une porte-parole mardi soir à AWP. L’entreprise a récemment procédé à des adaptations de son organisation, afin d’améliorer les processus. Les employés concernés seront soutenus dans leur recherche d’un nouvel emploi, a également précisé cette porte-parole rapporte l’agence.

Le groupe dont le siège se trouve à New Brunswick aux Etats-Unis indique sur son site employer 5600 personnes en Suisse (sur un total de 131 900 à la fin 2023) à travers différentes filiales et sur neuf sites. Celui de Zuchwil évoqué par Inside Paradeplatz, est le siège pour les activités EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) de DePuy Synthes, sa division spécialisée dans les produits orthopédiques. La présence en Suisse remonte à 1959 avec le rachat de Cilag à Schaffhouse, qui est aujourd’hui son principal site de production dans le pays.

320 postes neuchâtelois déjà supprimés

En 2021, le groupe américain avait déjà annoncé la suppression de 320 emplois dans plusieurs de ses filiales du canton de Neuchâtel en raison de la délocalisation de certaines activités vers le Mexique et le Costa Rica. Une décision qui avait entraîné une forte réaction, le groupe refusant de mettre en place un plan social. Plusieurs personnalités politiques avaient également demandé la restitution des aides et des allègements fiscaux dont Johnson & Johnson avait pu bénéficier.

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Durant la pandémie, le groupe américain a été un des premiers à proposer un vaccin contre le covid. Contrairement aux vaccins ARNm de Pfizer/BioNTech et de Moderna, celui de Johnson & Johnson reposait sur une technologie plus ancienne. Son utilisation a été suspendue quelque temps en raison d’effets secondaires et le groupe a décidé de ne pas poursuivre son développement pour faire face à de nouveaux variants.

En 2023, le groupe a enregistré une hausse de son chiffre d’affaires à 85,1 milliards de dollars (contre 79,9 milliards en 2022). Son bénéfice net était également en augmentation à 35,1 milliards (17,9 en 2022, mais cette progression s’explique par l’introduction en bourse de Kenvue, l’ancienne division produit de santé grand public du groupe. Sans cette activité, le bénéfice de Johnson & Johnson affichait une baisse. Sur les neuf premiers mois de l’année 2024, il apparaît à nouveau à la hausse à 10,6 milliards (9,2 sur la même période en 2023). Le géant pharmaceutique affiche une capitalisation boursière de 352 milliards de dollars mais sur un an son titre a reculé de 9,4%.