Les voitures sont devenues de vrais objets connectés capables de localiser, d'avertir de différents dangers ou de partager diverses informations. Des innovations non sans risque pour nos données personnelles

Comme nos téléphones, nos voitures sont de plus en plus connectées. Derrière le volant, les constructeurs automobiles redoublent d’imagination pour embarquer différentes applications afin de rendre la conduite agréable. Des informations GPS en temps réel à l’état du véhicule, en passant les services de divertissement et d’information, tout un tas de capteurs, de logiciels ou d’équipements embarqués connectés équipent les modèles les plus récents.

De quoi générer et récolter bon nombre d’informations personnelles sur le conducteur du véhicule, ses passagers et l’environnement de ceux-ci, en temps réel. Une équipe de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud à Sydney a étudié comment les voitures connectées peuvent transmettre ces données.

Les trajets, le comportement au volant, certaines préférences personnelles sont concernées, ainsi que les interactions vocales ou des informations intimes de santé (à partir de caméras pour la détection de fatigue ou de capteurs cardiaques, par exemple). Au total, près de 70 types de données différentes peuvent être collectées selon l’étude publiée par ces chercheurs. Des données ensuite transmises au constructeur automobile ainsi qu’à d’autres entreprises, comme les courtiers en assurance ou les data brokers.

Voir aussi: En vidéo – Les data brokers, ces entreprises qui ont soif de nos données

Pas de ceinture de sécurité pour nos données

Cette situation est d’ailleurs en train de faireun petit scandale aux États-Unis. Le constructeur General Motors est sous le feu des critiques. Une journaliste du New York Times a découvert que le programme Smart Driver, dans les voitures Chevrolet, compilait les données des conducteurs, même s’ils n’avaient pas donné leurs accords. Données ensuite envoyées à des courtiers en données.

La fondation Mozilla avait déjà tiré le klaxon d’alarme en 2023. Aucune des vingt-cinq grandes marques de voitures analysées à l’époque ne respectait les standards de base en matière de protection des données personnelles. Pire encore, 84% des constructeurs partageaient ou revendaient ces informations.