Enfin de retour, l’Anglaise Andrea Arnold tente avec «Bird» d’ajouter une touche de poésie à une nouvelle chronique du sous-prolétariat. Sans vraiment convaincre

De Red Road (2006) aux Hauts de Hurlevent (2011) en passant par Fish Tank (2009), on a trop aimé les premiers films d’Andrea Arnold pour ne pas se montrer exigeant à son égard. Après une tentative d’exporter son cinéma aux Etats-Unis avec American Honey, qui frisait déjà l’auto-caricature (2h40 façon «regardez mon style spontané») et qui s’est soldée par une non-distribution en Suisse, des épisodes de séries TV et un documentaire (Cow, sur l’existence peu enviable d’une vache) l’ont encore plus éloignée de nos écrans. Douze ans plus tard, que reste-t-il de son style radicalement novateur? Hélas, plus rien de très passionnant, malgré une sélection en compétition à Cannes: film plus maniéré qu’inspiré, Bird peine à décoller.

L’autrice, qui a grandi dans des conditions difficiles marquées par la pauvreté et la dislocation familiale, y revient sur le terrain de son enfance à travers l’histoire de Bailey, une petite métisse de 12 ans. Au début, on la voit rejeter le costume de mauvais goût acheté pour qu’elle le porte le jour du mariage de son père avec sa nouvelle amie. Elle vit avec eux et un demi-frère aîné dans une sorte de squat tandis que sa mère refait sa vie de son côté – enfin, façon de parler; puisque personne ici ne travaille, elle s’adonne plutôt aux petits trafics et à la défonce. C’est l’été et Bailey est livrée à elle-même dans cette bourgade du Kent, près de l’embouchure de la Tamise.

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