Le leader de l’ancien Front national est décédé ce mardi 7 janvier à l'âge de 96 ans. Il restera l’homme qui a permis à l’extrême droite française de sortir de la marginalité dans laquelle elle était depuis 1945. Non sans handicaper parfois son camp avec ses déclarations d’un autre temps
La nouvelle du décès de Jean-Marie Le Pen, annoncée par sa famille à l'AFP, aura mis pas mal de monde dans l’embarras. Les journalistes français tout d’abord, car il est mal vu de dire du mal des morts. La droitisation de certains titres français permettra peut-être des éloges encore impossibles il a quelques années, mais les autres devront jongler avec les mots pour ne pas être trop durs. Plus proche du pouvoir que jamais, la direction du parti que le défunt a créé doit elle-même être embêtée, car ce n’est pas tous les jours que l’on doit enterrer le fondateur d’un mouvement politique aussi important tout en étant dans l’incapacité d’en faire un éloge béat.
Cet épisode en rappelle un autre, celui du «jubilé FN/RN» d’octobre 2022. Mis à l’écart du très sobre colloque officiel organisé par le groupe parlementaire Rassemblement national (RN) pour célébrer les 50 ans du parti sous l’intitulé «De l’espoir au pouvoir», Jean-Marie Le Pen devait organiser sa propre fête officieuse, à Montretout, le domaine privé qui abritait son hôtel particulier en proche banlieue parisienne. Les ambitions de cette sauterie avaient été revues drastiquement à la baisse. Et le colloque aura été très scolaire, rien de festif, plutôt l’occasion de poser la nouvelle institutionnalisation du parti. Sans Jean-Marie Le Pen.
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