La démission de Justin Trudeau ouvre la voie à des élections anticipées. Le chef des conservateurs, Pierre Poilievre, issu de la droite dure, est donné favori. Souvent comparé à Donald Trump, il est, pour d’autres, plus modéré
«Nous cesserons d’être stupides lorsque je serai premier ministre.» Pierre Poilievre ne fait ni dans la dentelle ni dans la nuance. Le leader des conservateurs canadiens veut – et va, à en croire ses propos dans le Financial Post, le 3 janvier – prendre les rênes du pays. Lundi, la démission de Justin Trudeau l’a rapproché un peu plus de cet objectif: le gouvernement pourrait tomber lors de la reprise de la session du parlement en mars avec, à la clé, des élections anticipées au printemps.
Pierre Poilievre, 45 ans et la mèche soigneusement arrangée, a de quoi jubiler. Sous son impulsion, le Parti conservateur du Canada, qui a dirigé le pays de 2006 à 2015, cavale en tête des sondages. Fin décembre, une enquête d’opinion lui conférait un avantage de plus de 20 points contre le Parti libéral de Trudeau (PLC, centre) et le Nouveau Parti démocratique (NPD, centre gauche). L’homme, issu de l’aile radicale de la droite, est donc logiquement perçu comme le grand favori pour les prochaines élections. En décembre, la presse l’a aussi désigné «personnalité de l’année» devant Justin Trudeau et Céline Dion. «En harcelant le gouvernement sur le coût de la vie et la crise du logement, il a dominé le discours à Ottawa par la simplicité de son message et a mis le leadership libéral de Trudeau dans les cordes», notait alors le Toronto Star.
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