Quarante-deux ans après sa première adaptation d’un roman de Léo Malet, le bédéaste Jacques Tardi fait revivre le détective privé Nestor Burma dans un album inédit. L’occasion de passer en revue ses influences les plus marquantes
Il se dit toujours «anar», d’ailleurs il a refusé la Légion d’honneur qu’on lui proposait, en 2013, dans son mépris affirmé des breloques du pouvoir. Il a raconté la Commune de Paris et les deux grandes guerres avec souffle, et créé l’héroïne libre Adèle Blanc-Sec à une époque où le féminisme intéressait très moyennement les hommes. Paris reste son décor fétiche, et cet amour semble réciproque: il ne dessine la ville comme personne. Jacques Tardi revient d’ailleurs avec Du rififi à Ménilmontant! Nestor Burma dans le 20e arrondissement (Ed. Casterman), un album dans lequel il recrée l’ambiance de ce quartier populaire, par un froid hiver de 1957.
Léo Malet, l’écrivain à l’origine du personnage de Nestor Burma, rêvait d’implanter une intrigue dans chaque quartier parisien, mais il n’a jamais pu achever le projet avant son décès. Jacques Tardi, qui se dit toujours aussi heureux de s’asseoir à sa table de dessin chaque matin, nous livre ainsi une intrigue originale, à la documentation minutieuse, et animée par la cause animale qui lui tient notamment à cœur. Passage en revue de celles et ceux qui l’accompagnent.
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