Roi de l’improvisation à la renommée mondiale, le pianiste français est mort de vieillesse ce jeudi, a annoncé son fils
Le pianiste de jazz français Martial Solal, roi de l’improvisation à la renommée mondiale, est décédé jeudi, à l’âge de 97 ans, a annoncé son fils à l’AFP. Le musicien est mort de vieillesse, «dans l’après-midi, dans un hôpital à Versailles dans les Yvelines», a précisé Eric Solal.
Compositeur, arrangeur, chef d’orchestre, Martial Solal s’est révélé aussi à l’aise dans la relecture d’œuvres classiques que dans une confrontation avec la musique la plus contemporaine.
On lui doit de nombreuses bandes originales de films, notamment celle du manifeste de la Nouvelle Vague, «A bout de souffle» du cinéaste français Jean-Luc Godard, et il a enregistré plus d’une centaine de disques, en solo, duo, trio ou encore en big band.
Né le 23 août 1927 à Alger dans une famille juive, Martial Solal apprend les rudiments du piano avec sa mère, qui chante de l’opéra, avant de prendre ses premières leçons vers l’âge de six ans. Débarquant à Paris en 1950, en plein hiver, il connaît des débuts difficiles avant d’être engagé dans un club de Pigalle. Sa notoriété grandit, il devient le pianiste attitré du Club Saint-Germain, véritable temple du jazz, et du Blue Note. Il accompagne tous les grands solistes de passage, de Dizzy Gillespie à Sonny Rollins en passant par Sidney Bechet.
Sa carrière le mène partout dans le monde. En 1963, il est invité, outre-Atlantique, à jouer au Festival de Newport, consécration pour un musicien de jazz.
«Je n’écoutais jamais de disques, je ne voulais ressembler à personne, pas même à ceux que j’admirais», racontait-il dans son autobiographie «Mon siècle de jazz», publiée en 2024. Lauréat de nombreux prix, Martial Solal reçoit en 1999, consécration suprême, le Jazzpar Prize, considéré comme le Nobel du jazz, et le Grand Prix de l’Académie du jazz en 2021.