Premier pays d’accueil de réfugiés au monde, la Turquie abrite 3 millions de Syriens. Leur retour massif et rapide est une priorité pour le président Erdogan, mais il n’est pas acquis. Même si les réfugiés en rêvent, comme le raconte une Syrienne qui vit à Ankara

Bachar el-Assad avait à peine fui la Syrie que les officiels turcs appelaient déjà les réfugiés à «retourner chez eux», notamment à Alep d’où sont originaires plus de 40% des 3 millions de Syriens installés dans le pays. Pour ces derniers, le poste frontière d’Oncüpinar est la voie privilégiée. Quelques milliers d’entre eux s’y précipitent depuis dimanche ainsi que vers d’autres points de passage, sous le regard des caméras de télévision turques.

Recep Tayyip Erdogan a annoncé la réouverture – aussitôt effective – du poste frontière de Yayladagi, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Lattaquié, fermé depuis onze ans. De manière générale, Ankara a renforcé la capacité de ses postes frontières. «Nous avions jusqu’alors une capacité quotidienne de 3000 passages et nous l’avons maintenant portée à 20 000 par jour», a annoncé mardi le ministre turc de l’Intérieur, Ali Yerlikaya. Ce dernier a précisé qu’entre 300 et 400 passages vers le territoire syrien avaient eu lieu dimanche, et le double le lendemain.

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