CHARIVARI. Peut-on combattre l’économie de marché qui épuise les ressources naturelles de notre planète et sacrifier à cette même économie en recevant un salaire doré? Difficilement, sanctionne notre chroniqueuse remontée

«Avec 220 collaborateurs et collaboratrices et plus de 9000 bénévoles, la fondation d’utilité publique le WWF Suisse est la première organisation de défense de l’environnement de notre pays.» A cette phrase d’accueil sur le site de la célèbre ONG, Thomas Vellacott, directeur général, ajoute: «Chaque jour, je m’émerveille de la beauté et de la diversité de la nature. C’est pourquoi j’agis avec d’autres pour la protéger, afin que les générations futures aient elles aussi la chance de l’admirer.»

S’il était totalement transparent, le patron pourrait compléter: «La seule différence entre les 9000 bénévoles et moi, dans ce combat quotidien, c’est que j’empoche 16 666 francs par mois, alors qu’eux ne gagnent rien.» Car, oui, informe le magazine Bon à savoir dans son dernier numéro de décembre, le patron du WWF suisse engrange 200 000 francs annuels, à égalité avec le patron de Caritas Suisse. Un classement des salaires des dirigeants des principales ONG suisses remporté par le directeur de la Fondation suisse pour paraplégiques qui touche, lui, 284 000 francs, devançant le dirigeant de la Croix-Rouge suisse, au salaire annuel de 262 000 francs. Un peu gênant, non, quand on sait que ces structures, en plus de compter largement sur le bénévolat, dépendent aussi essentiellement de dons publics…

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