Le réalisateur franco-belge Guillaume Senez a tourné son troisième long métrage à Tokyo. Dans «Une Part manquante», il raconte l’histoire d’un expatrié confronté au problème de la garde alternée, qui n’existe pas au Japon. Interview
Guillaume Senez a de la suite dans les idées. Dans Keeper (2018), il filmait deux adolescents confrontés à une parentalité imprévue. Dans Nos batailles (2018), il s’intéressait à un père devant soudainement élever seul ses deux enfants après que sa femme s’est mystérieusement volatilisée. Et voici que dans son troisième long métrage, Une Part manquante, le cinéaste franco-belge raconte l’histoire de Jérôme, dit Jay (Romain Duris, déjà à l’affiche de Nos batailles), qui recherche désespérément sa fille, Lily, qu’il n’a plus revue depuis sa séparation il y a 9 ans. La femme de Jay est Japonaise et, au Japon, la justice ne reconnaît ni la garde partagée ni le droit de visite pour les enfants mineurs…
Resté à Tokyo dans l’espoir de retrouver Lily, Jay travaille comme chauffeur de taxi. Il arpente les rues en se disant qu’un jour, peut-être, il retrouvera cette fille dont on le prive. Sa profonde connaissance de la société japonaise lui permet d’aider d’autres personnes confrontées à la problématique des enlèvements, le premier parent partant avec un enfant en ayant automatiquement la garde exclusive. Une Part manquante est un film profondément ancré dans une réalité sociale, mais également un vrai film de cinéma dans la manière qu’a Guillaume Senez de filmer une ville tentaculaire à l’aune des déplacements de Jay, dévoilant un Tokyo des chemins de traverse, comme dans un manga de Jirô Taniguchi. Un jour, Jay pense reconnaître Lily dans cette jeune lycéenne qui prend place à l’arrière de sa voiture, qui va alors devenir comme un cocon, le lieu possible des retrouvailles tant attendues…
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