Dans «Au boulot!», François Ruffin et Gilles Perret tentent de sensibiliser une chroniqueuse hâtive à la réalité des conditions de travail en France. Une savoureuse «comédie documentaire»

Après J’veux du soleil! (2019), sur le mouvement des Gilets jaunes, et Debout les femmes! (2021), consacré aux dits «métiers du lien», le tandem désormais aguerri formé par le député insoumis François Ruffin et le cinéaste haut-savoyard Gilles Perret rempile pour boucler une sorte de trilogie documentaire avec Au boulot! Excellente idée, tant il est vrai qu’ils ont trouvé une méthode (à base de réactivité et d’improvisation) et un ton bien à eux (mêlant combativité, empathie et ironie) qui garantissent un plaisir intelligent.

Cette fois, tout est parti d’un débat télévisé sur RMC où Ruffin s’est trouvé confronté à Sarah Saldmann, jeune avocate et chroniqueuse parisienne à la langue bien pendue, surtout quand il s’agit de pourfendre les «profiteurs» de soutiens étatiques, mais un peu légère dans ses connaissances du terrain. D’où sa proposition à la péronnelle d’essayer de vivre trois mois avec le smic (1300 euros net). Contre toute attente, elle mord à l’hameçon et accepte une série de stages express dans les métiers les plus durs et mal payés. Embarqué au débotté, Perret suivra l’expérience avec son talent d’homme-équipe de tournage.

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