Adaptant un best-seller de Robert Harris, Edward Berger transforme dans «Conclave» une élection pontificale en un suspense de haut vol, sans éluder de vraies questions de foi. Une réussite épatante
L’an dernier, le remake d’A l’Ouest, rien de nouveau par l’Allemand Edward Berger remportait à la surprise générale quatre Oscars – celui du meilleur film étranger, plus ceux pour la musique, la photo et les décors. Coup de chance pour ce cinéaste de 50 ans surgi de nulle part? Certainement pas aux yeux de qui avait pu voir ce film impressionnant durant sa courte exploitation en salles ou plus tard sur Netflix. Et en réalité, Berger avait déjà signé quatre longs métrages plus ou moins remarqués en Allemagne (dont Jack, en compétition à la Berlinale en 2014), sans laisser son talent se gâter par vingt années de séries TV.
Voici donc venue l’heure de la confirmation, et elle est éclatante: avec Conclave, grosse production anglo-saxonne, il rejoint définitivement Steven Spielberg, Roman Polanski ou Ang Lee au rang des meilleurs praticiens d’un cinéma de facture classique sachant néanmoins rester constamment inspiré. Sans doute celui qui nous manque le plus aujourd’hui.
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