En raison de la cherté de la monnaie suisse, la diversification à l’étranger tant prônée ne paie le plus souvent pas pour un investisseur helvète. Certains prestataires financiers poussent ainsi la préférence nationale à l’extrême en proposant des fonds régionaux

En matière d’investissement, est-il judicieux de tabler essentiellement sur des titres familiers et connus? Ce n’est en tout cas pas ce que dit la théorie financière. En effet, les chiffres montrent qu’historiquement, en s’appuyant exclusivement sur le marché intérieur, on augmente sensiblement les risques du fait d’une concentration trop forte sur des secteurs déterminés et sur la monnaie nationale, en se privant par ailleurs de chances de rendement potentielles. Les marchés financiers internationaux se meuvent, en outre rarement, en même temps et dans une même direction. Les périodes de faible rendement dans une région ou un secteur peuvent ainsi être compensées par une bonne performance ailleurs.

Pourtant, la Suisse est une fois de plus un cas particulier. Souvent, certains titres étrangers – à l’instar des actions de l’intelligence artificielle (IA) tout dernièrement – affichent certes des gains plus importants que leurs équivalents helvétiques. Mais à long terme, une telle évolution perd de son impact pour l’investisseur en francs suisses, compte tenu, par exemple, du fait que vis-à-vis de notre devise, le dollar américain a perdu une moitié de sa valeur environ face à notre franc depuis l’an 2000. Du fait d’une inflation moindre chez nous qu’à l’étranger, notamment, ce dernier s’est progressivement renforcé par rapport à toutes les autres devises de placement qui comptent. Faut-il dès lors recommander un home bias suisse?

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