Au 30 novembre, plus de 48 500 personnes ont été déplacées à Idleb et dans le nord d'Alep, dont plus de la moitié d'enfants. Le chef de l'ONU Antonio Guterres a appelé lundi à une «cessation immédiate des hostilités», selon son porte-parole
L'escalade du conflit dans le nord-ouest de la Syrie a conduit près de 50 000 personnes à fuir en quelques jours, a indiqué lundi le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA). Plus de la moitié des déplacés sont des enfants.
«Au 30 novembre, plus de 48 500 personnes avaient été déplacées, une forte augmentation en comparaison aux 14 000» recensées le 28 novembre, précise l'OCHA. Son chef, Tom Fletcher, s'est inquiété sur le réseau social X de la situation de «dizaines de milliers de personnes» en train de fuir.
We are following Syria situation carefully. Worrying. Tens of thousands of people on the move; critical services interrupted; women, men and children fearing for safety.
— Tom Fletcher (@UNReliefChief) December 2, 2024
Syrians have already endured over 13 years of suffering. All sides must do more to protect civilians.
Les opérations humanitaires de l'ONU et de ses partenaires ont dû être «largement suspendues» dans certaines zones d'Alep, d'Idleb et d'Hama, a précisé Stéphane Dujarric, le porte-parole du chef de l'ONU António Guterres, notant l'impossibilité d'accéder notamment aux entrepôts où l'aide humanitaire est stockée.
«Cela a provoqué de graves perturbations pour l'accès de la population à une aide vitale», a-t-il ajouté. Il s'est également inquiété de l'aggravation de la situation sanitaire, notamment «en raison de la présence de corps non enterrés et du manque d'eau potable».
Le chef de l'ONU Antonio Guterres, «alarmé par la récente escalade de la violence dans le nord-ouest de la Syrie», a appelé à une «cessation immédiate des hostilités», selon son porte-parole.
«Toutes les parties doivent faire leur possible pour protéger les civils et les infrastructures civiles, y compris permettre le passage en toute sécurité des civils qui fuient les hostilités», a ajouté Stéphane Dujarric. «Les Syriens subissent ce conflit depuis près de 14 ans. Ils méritent un horizon politique qui les mènera à un avenir pacifique, et pas à plus d'effusion de sang.»
La Syrie vit déjà l'une des pires crises humanitaires au monde, avec 16,7 millions de personnes ayant besoin d'aide humanitaire et 7 millions de déplacés, a-t-il rappelé.
Pour la première fois depuis le début de la guerre civile en 2011, le régime a perdu totalement le contrôle d'Alep, la deuxième ville de Syrie, un revers cinglant infligé par une coalition de groupes rebelles dominée par les islamistes radicaux. Les combats, les premiers de cette ampleur depuis 2020, accompagnés de bombardements aériens syriens et russes, ont déjà fait plus de 500 morts, selon une ONG.