Deux ans après avoir attribué des dérogations à plusieurs de ses membres, le Parti socialiste vaudois continue de piétiner sur la question. Alors qu’un congrès extraordinaire était prévu fin novembre, le comité directeur a fait le choix de le reporter. Décryptage

A en croire certains de ses membres, la rose du Parti socialiste vaudois vacille. Prévu à la fin du mois de novembre, un congrès extraordinaire a été repoussé au premier semestre 2025 pour cause de mésentente sur la thématique principale de cette soirée: celle des dérogations. «Tout le monde s’accorde pour dire que le système actuel n’est pas le bon, confirme Romain Pilloud, président de la section. Avec le comité directeur, nous avions besoin de plus de temps pour présenter un projet solide à nos membres. Il y a des tensions, mais ce n’est pas l’unique raison de ce report.» Dans ses statuts, le PSV indique que les parlementaires au Conseil national et au Conseil des Etats ne peuvent être élus que pour un maximum de quatre mandats et que les députés du Grand Conseil et les ministres au Conseil d’Etat ne peuvent l’être que pour un maximum de trois mandats.

Ces dernières années, bon nombre de politiciens socialistes sont parvenus à obtenir des passe-droits. En juin 2022, le congrès attribuait à Roger Nordmann, élu en 2004 sous la Coupole, une dérogation pour un cinquième mandat au Conseil national. Une solution de dernière minute pour permettre à Pierre-Yves Maillard de se présenter au Conseil des Etats sans que le parti soit contraint de se passer de l’un de ces deux cadors. Quelques mois plus tard, c’est au tour de la municipale d’Yverdon Brenda Tuosto, fraîchement élue au Conseil national, de pouvoir bénéficier de ce précieux sésame alors que, généralement, le cumul des mandats est interdit.

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