ÉDITORIAL. Face à l’explosion de l’IA générative, la tentation de l’embrasser avec passion ou de la rejeter avec dédain est forte. La considérer avec curiosité est sans doute la meilleure solution
L’idée de cette opération rédactionnelle spéciale autour de l’intelligence artificielle est bien sûr née autour de ce 30 novembre, date anniversaire marquant les 2 ans de la sortie de ChatGPT.
Mais pas seulement. Si nous avons choisi d’y consacrer tous ces articles, c’est aussi pour porter un éclairage nouveau sur l’intelligence artificielle (IA) générative. Posez ces questions autour de vous: qui a déjà testé ces outils? Qui a téléchargé les applications de ChatGPT ou Claude sur son smartphone? Qui a créé des images ou des musiques avec Firefly ou Suno? Très peu – y compris vous, qui sait? – répondront par l’affirmative.
Non, l’idée n’est pas de tenter d’évangéliser, de vanter les mérites de ces outils sans regard critique ou d’encenser des innovations technologiques qui, pour certaines, sont complètement absurdes. L’IA générative possède des côtés sombres et des risques que nous vous présentons aussi en détail.
En parallèle, il est à notre sens capital de s’intéresser de plus près aux bouleversements qu’apporte l’IA générative. D’abord pour comprendre le phénomène. Ensuite pour se l’approprier. Oui, ces outils permettent d’être plus efficace, de nous faciliter la vie au niveau professionnel, de nous aider parfois dans le cadre privé.
Les jeunes l’ont bien compris. Une étude de la Haute Ecole des sciences appliquées de Zurich mandatée par Swisscom, publiée jeudi, indique que 71% des 12 à 19 ans ont déjà testé ChatGPT et d’autres outils du genre. Et qu’un tiers des jeunes utilisent des outils d’IA au moins une fois par semaine. Ce sont des proportions massives, qui continueront à augmenter.
Bien sûr, du point de vue de l’utilisateur, suivre ces évolutions est compliqué. ChatGPT mue tous les trois mois, des centaines de clones apparaissent et disparaissent, le marketing autour de l’IA brouille le marché… Sans parler de l’extraordinaire mainmise des géants de la tech sur ce domaine – en Suisse, au niveau du grand public, seul Infomaniak propose aujourd’hui des alternatives aux solutions américaines d’IA.
D’où l’idée, dans les articles que nous vous proposons dans le cadre de cette opération spéciale, de présenter aussi des témoignages de super-utilisateurs. Si personne ne peut prétendre suivre avec acuité tout ce qui se passe autour de l’IA générative, tant les possibilités se multiplient, nous espérons au moins que ces témoignages seront inspirants.
Avec un but tout simple: ne pas utiliser la technologie pour la technologie – même si certains peuvent y éprouver du plaisir – mais pour se faciliter la vie, accroître ses connaissances et déléguer des tâches ingrates à l’IA. Sur le principe, c’est aussi simple que cela.