OPINION. Lors de sa session d’hiver, le parlement va devoir adopter un budget conforme au frein à l’endettement pour 2025. Il serait temps d’abandonner une vision comptable qui prétériterait l’avenir, avertit le vice-président du PS Baptiste Hurni, tant il faut raisonner en termes d’investissements plutôt que de coûts

L’Allemagne, qui a mis en place une politique dite du «frein à l’endettement» en 2009, discute depuis d’un allègement de cette réglementation que d’aucuns jugent trop rigide, et clairement nuisible à une politique d’investissement ambitieuse. En Suisse, le parlement fédéral s’apprête à se prononcer sur le budget pour l’année à venir et le plan financier 2026-2028. Ici aussi, le «frein à l’endettement» fait l’objet d’âpres discussions. En effet, malgré la dramatisation excessive qu’on entend ici et là, les finances fédérales se portent bien, très bien même. Aussi, personne ne conteste la nécessité de les maintenir sous contrôle. Mais ce contrôle légitime ne doit pas se muer en sectarisme budgétaire.

Malheureusement, la tendance, ces vingt dernières années, n’a pas été tant à la stabilisation de l’endettement (en pourcentage du PIB) qu’à une volonté permanente de réduction de la dette, là même où le niveau de cette dernière se trouve à des années-lumière du stade critique, qu’elle a atteint parfois chez certains de nos voisins. Car réduire la dette est en soi une bonne idée, mais si c’est au détriment du pays, de son avenir ou de la cohésion sociale, alors c’est une politique mortifère.

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