Le Musée international de la Croix-Rouge et l’association Souffleurs de sens se sont rejoints pour former à l’accompagnement des aveugles des bénévoles et des employés d’institutions culturelles en Suisse romande
Lorsqu’on ne voit pas du tout ou très peu, comment visiter une exposition? Comment appréhender ce qu’il y a à voir? Comment regarder, éprouver, sentir, sans passer par les yeux? On peut solliciter un ami, toucher si c’est permis, s’approcher au maximum, s’armer d’un audioguide, suivre une visite ponctuée de savants commentaires. Mais un regard partagé avec un ou une autre qui est là pour ça, pour vous accompagner lors de la visite, vous guider dans l’espace et vous raconter selon vos envies ce qu’il ou elle voit, c’est encore autre chose. Et cela peut faire une différence pour les non-voyants ou malvoyants. L’image qui se dérobe peut alors prendre du sens, émouvoir, surgir d’un souffle, d’une parole murmurée à l’oreille, d’un dessin au creux de la main.
C’est le credo de l’association française Souffleurs de sens dirigée par Emilie Bougouin, qui ambitionne de faire tomber toutes les barrières: «Nous travaillons sur la question de l’accessibilité de la culture. Nous identifions les freins, les publics, les besoins spécifiques plutôt que les handicaps. Nous voulons associer une réponse à un besoin, et multiplier ces réponses pour que les gens puissent, à différents moments de leur vie, rester en lien avec la culture et la pratique artistique», explique-t-elle. Dans ce cadre, Souffleurs d’images, section de l’association placée sous la responsabilité de Victor Dobin, propose d’accompagner aveugles et malvoyants dans leur découverte des musées, des expositions, des spectacles de théâtre ou de danse.
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