Avec des alliés régionaux affaiblis, la République islamique est acculée et veut éviter que les tensions liées à son programme nucléaire ne mènent à une guerre généralisée dans la région. A Genève, il n’y aura toutefois pas de renégociation de l’accord nucléaire de 2015
C’est dans un contexte très tendu que l’Iran et des Etats européens reprennent ce vendredi à Genève des discussions entamées à New York en septembre. Parmi les six puissances qui avaient négocié l’accord sur le programme nucléaire iranien (JCPOA) conclu en 2015 à Vienne, trois pays, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, ont accepté de renouer le dialogue avec Téhéran. L’agence de presse de la République islamique, IRNA, y voit «un pas pour restaurer la confiance et potentiellement pour ressusciter les négociations sur le JCPOA». Elle estime que les pourparlers genevois sont une «occasion cruciale pour discuter de tensions inutiles».
La rencontre de Genève pour laquelle la Suisse, qui représente les intérêts américains en Iran, n’a joué aucun rôle, s’inscrit dans un cadre géopolitique très différent de 2015. Le Moyen-Orient est à feu et à sang. «Lors du premier mandat de Donald Trump à la Maison-Blanche, explique Clément Therme, chargé de cours à l’Université Paul-Valéry de Montpellier, les Européens voulaient à tout prix préserver l’accord nucléaire après le retrait des Etats-Unis en 2018. Dans la perspective de la deuxième présidence de Trump, la relation des Européens avec l’Iran s’est fortement dégradée en raison du nucléaire, du rôle joué par l’Iran au Moyen-Orient, mais aussi de la livraison de drones iraniens à la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine, ainsi que des graves violations des droits humains dans la République islamique après la mort de la jeune Mahsa Amini.
Voir plus