Le roman de la Britannique vient de recevoir le Booker Prize. Il offre au lecteur de partager le quotidien de six astronautes de la Station spatiale internationale

Orbital se déroule dans l’espace mais il ne s’agit pas d’un roman de science-fiction. Samantha Harvey, qui vient de remporter le Booker Prize avec ce cinquième livre, soit la plus importante distinction pour la littérature en langue anglaise, déclare avoir voulu écrire une pastorale et c’est très juste. Les bergers et les bergères du genre antique sont ici six astronautes (fictifs) de la Station spatiale internationale (bien réelle), quatre hommes, deux femmes, en mission pour plusieurs mois, et leur jardin bucolique est la Terre qu’ils observent par les hublots de leur vaisseau.

Pas de suspense insoutenable ici autour d’avanies techniques quelconques (réussiront-ils à changer le boulon? Ou dériveront-ils dans le vide intersidéral?) L’enjeu est ailleurs et il est intensément poétique, et politique aussi. Au sens où les mots peuvent changer notre regard.