Jusqu’à 4 heures du matin, mercredi, des bombardements d’une intensité inégalée depuis le début de la guerre se sont abattus sur Beyrouth. Au petit matin pourtant, des sourires sont apparus sur les visages des déplacés. Il est désormais l’heure de prendre le chemin du retour

Mardi à 18 heures, alors que l’armée israélienne vient de bombarder 20 cibles en l’espace de deux minutes, des nouvelles annonces tombent. Pour la première fois depuis le début de la guerre, le quartier de Hamra, autrefois cœur culturel de la ville, se trouve dans le viseur de l’ennemi et ses habitants, sommés d’évacuer. «C’était la panique. Tout le monde s’est mis à courir et à se réfugier devant l’Université américaine», raconte Yassin, commerçant du quartier, le lendemain matin. Dans l’urgence, l’université décide alors d’ouvrir son campus aux étudiants, aux anciens élèves et à leurs parents cherchant un abri.

A côté de la boutique de Yassin se trouve une école reconvertie en centre d’accueil pour déplacés. «Ici, les familles ont l’habitude de devoir fuir. On leur a annoncé qu’il fallait partir, et tout le monde a quitté les lieux de manière très calme et disciplinée, comme des militaires», rapporte Saher. Ce responsable du centre raconte comment les déplacés ont organisé les stocks de bouteilles d’eau et se sont inquiétés de prendre des couvertures pour les enfants… avant de rentrer à l’école une fois la frappe tombée sur un centre de change, situé en dessous des locaux de la Lebanese Swiss Bank. Saher convient tout de même que lui a passé la nuit dehors sous la pluie, par mesure de sécurité.

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