En marge de la conférence sur le climat, qui vient de s’achever, rencontre avec un spécialiste de secteur pétrolier et de la corruption, accusé de faux monnayage et assigné à résidence en Azerbaïdjan

Soudain, les six gros véhicules noirs banalisés ont surgi d’un peu partout. L’un d’eux a embouti l’avant de la voiture, dont les occupants ont ensuite été extraits de force. Pensant à une attaque criminelle, la femme, Irada, a crié puis elle a tenté de résister. Mal lui en a pris: elle a été rouée de coups, plaquée au sol, avant de perdre connaissance. Elle et son mari, Gubad Ibadoghlu, ont été embarqués dans deux véhicules différents partis en trombe. Les deux époux ne se sont pas revus depuis.

Cette scène a eu lieu le 23 juillet 2023 dans une rue de Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan. La COP29, qui s’est achevée la semaine dernière, n’était pas encore vraiment dans les radars à ce moment-là. Mais la brutalité de cette arrestation dit la réalité du pouvoir autocratique du président Ilham Aliyev, qui mène d’une main de fer cet Etat pétrolier du Caucase du Sud. Depuis lors, à l’approche de la conférence mondiale sur le climat, le régime azerbaïdjanais a encore durci la répression, faisant place nette en emprisonnant des dizaines d’opposants et de journalistes, écartant tous ceux qui auraient pu ternir l’image d’Epinal que voulait donner de la manifestation le pouvoir azerbaïdjanais. Aujourd’hui, après que les lampions de la COP29 se sont éteints, ces opposants laissés à leur sort n’en tremblent que davantage.

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