Les colis piégés de ce lundi et de cet été étaient destinés à un ingénieur en mécanique et un constructeur mouvement. La manufacture, qui a déjà fait l’objet de menaces, a mis en place des mesures de renforcement

L’explosion d’une boîte à lait dans le quartier genevois de Grange-Canal lundi, qui a grièvement une jeune fille de 12 ans, est-elle liée à celle du 20 août dernier à Saint-Jean? Cela semble bien être le cas, selon le Ministère public de la Confédération, qui s’est saisi des deux affaires, et Fedpol.

Les deux personnes initialement visées travaillent chez Patek Philippe, la célèbre manufacture horlogère basée à Plan-les-Ouates, relate la Tribune de Genève. L’un est ingénieur en mécanique, l’autre constructeur mouvement dans l’entreprise horlogère genevoise, mais les deux employés ne travaillent pas directement ensemble.

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Renforcement et discrétion

A ce stade, la direction de la manufacture horlogère s’est refusée à tout commentaire. Mardi, elle a transmis à ses employés une communication interne, informant que la sécurité des collaborateurs est une «priorité absolue et par précaution des mesures de renforcement ont été mises en place à la manufacture», cite la Tribune. L’entreprise a par ailleurs demandé à ses collaborateurs «de rester discrets sur leur activité et leur employeur», ajoute le média.

La RTS a néanmoins pu entrer en contact avec plusieurs employés de Patek Philippe, qui évoquent une absence de conflit au sein du secteur. Les deux personnes visées par les colis piégés seraient d’ailleurs des collègues sans histoire. «Nous n’avons pas de secret d’Etat, ni de données sensibles, nous faisons juste des montres», témoigne l’un d’entre eux.

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L’entreprise aurait déjà reçu des colis piégés

La manufacture avait toutefois fait l’objet de menaces, écrivait le 20 minutes cet été à la suite de l’explosion du colis piégé, sans désigner l’entreprise nommément: «l’entreprise aurait reçu par le passé des colis piégés assortis de menaces du type: la prochaine fois, on s’en prendra aux employés». Sans compter plusieurs dénonciations de harcèlement et de mobbing ont agité ces dernières années le fabricant de montres de luxe, retrace la Tribune.

Au sein de l’entreprise, l’inquiétude grandit. L’UNIA, qui défend les professionnels de la branche, se dit au micro de la RTS «très inquiet pour les employés de l’entreprise». Le syndicat avait interpellé la direction de l’entreprise lors de l’explosion du colis piégé en août dernier, et compte réitérer sa demande pour des mesures de prévention et de protection du personnel.