CHRONIQUE. Le sport peut à la fois être un conservatoire des normes masculinistes et un vecteur de militantisme féministe, écrit le sociologue Fabien Ohl, en se demandant qui des chercheurs et de ceux qui les accusent de wokisme prennent le plus de liberté avec les faits

L’essor d’un conservatisme politique radical dans plusieurs pays semble en partie lié à ses victoires dans la guerre culturelle qu’il livre au wokisme, au sein duquel la question du genre occupe une place centrale. Les rhétoriques conservatrices ont construit l’idée de l’existence d’une «théorie du genre», alors que les études de genre, caractérisées par leur diversité et leurs approches parfois contradictoires, n’ont jamais prétendu à une telle «théorie».

Les études genres se sont développées grâce à une vigilance critique qui a permis d’éclairer des processus sociaux liés au genre. La diabolisation de ces recherches, parfois sous la dénomination «woke» – un concept largement amplifié par les milieux conservateurs, bien que les personnes qui s’en revendiquent soient marginales dans le milieu académique –, sert objectivement à légitimer des politiques inégalitaires et d’exclusion, qu’il s’agisse du genre, des discriminations ethniques ou encore des politiques migratoires.

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