Sur une montre, le «Swiss made» est plus qu’un label d’origine. C’est le portail exclusif vers le haut de gamme. Et son histoire commence par les entraves douanières imposées par les Etats-Unis

L’histoire emprunte parfois de drôles de raccourcis. Le journalisme aussi. Alors que le 47e président des Etats-Unis se prépare à ouvrir sa prochaine investiture en érigeant un mur de taxes douanières, l’occasion est belle de rappeler un fameux pied de nez historique. Cela concerne l’horlogerie suisse. Plus exactement le label d’origine. L’incontournable «Swiss made» qui vaut aux fabricants de l’Arc jurassien de dominer le marché mondial et de très loin. Les chiffres habituellement articulés (sans pouvoir être démontrés, faute de statistiques complètes) établissent que la Suisse ne produit qu’une toute petite fraction du volume mondial, quelques pourcents à peine, mais pèse plus de 50% de la valeur totale.

Voilà pour le décor. Et il se trouve que, historiquement, le protectionnisme américain a servi de tremplin au label aujourd’hui tant célébré. L’historien Pierre-Yves Donzé, spécialiste du secteur horloger, a une formule toute prête pour résumer cette épopée complexe: «l’arroseur arrosé.» Car ce qui a commencé comme une mesure de rétorsion s’est révélé un formidable levier de promotion.

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