Le 20 janvier, Donald Trump reprendra ses quartiers à la Maison-Blanche avec sa casquette d’actionnaire majoritaire de l’entreprise TMTG. Les craintes de conflits d’intérêts, déjà soulevés lors de son premier mandat, prennent une nouvelle dimension: plongée dans un empire financier sensible aux influences étrangères

Immobilier, divertissement, complexes de villégiature, clubs de golf ou cryptomonnaies. Et, le dernier bébé, Trump Media & Technology Group (TMTG), une entreprise médiatique fondée entre deux mandats présidentiels et société mère de Truth Social, réseau social ultra-conservateur et refuge de réseaux complotistes. Une fois encore, Donald Trump entrera à la Maison-Blanche accompagné… de son empire financier. Une fois encore, il ne se séparera pas de ses actifs ni ne les placera dans une fiducie indépendante. «Je n’ai pas l’intention de vendre», a-t-il déclaré sur Truth Social à propos des 115 millions de parts qu’il possède chez TMTG, faisant de lui l’actionnaire majoritaire. Alors, comme lors de son premier mandat, ses ambitions personnelles font craindre de nouveaux conflits d’intérêts. Et cette fois-ci, les «garde-fous» sont particulièrement limités: le système repose principalement sur la bonne foi du président; le peu de règles en vigueur n’est pas adapté à un milliardaire; des décisions judiciaires récentes le mettent à l’abri de certaines poursuites et le Congrès est acquis à la cause du Grand Old Party.

D’autant que parmi les membres du cabinet déjà nommés par Donald Trump, les chefs d’entreprise figurent en bonne place. Majoritairement millionnaire, la garde rapprochée du futur président compte également quatre milliardaires (sans compter Elon Musk et Vivek Ramaswamy, nommés à la tête du Département de l’efficacité gouvernementale), faisant de son cabinet le plus riche de l’histoire américaine. Un tableau finalement peu surprenant pour le 47e président des Etats-Unis, qui a bâti sa carrière et sa popularité en partie sur son image. Car Donald Trump, c’est un empire financier dont la fortune est estimée à 5,6 milliards de dollars, selon Forbes. Mais c’est aussi une illusion: celle du succès d’un homme qui serait l’artisan de sa propre réussite. Une confusion dont il sait jouer pour gagner.

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