Mais pourquoi donc avoir choisi de faire théologie à passé 60 ans? C’est la question que l’on pose souvent au «senex studens» que je suis devenu. Réponse où se mélangent le Christ, le futur président américain, l’hydroxychloroquine et des chaussures

J’ai passé toute ma vie professionnelle à tenter de comprendre l’époque dans laquelle je vivais et vivaient mes contemporains. A jouer des coudes pour saisir avant tout le monde quels trends travaillaient les esprits et les corps, les désirs et les appétits. Les gourous des tendances étaient mes boussoles, les études sociodémographiques sur les usages ou les mentalités mes antennes privilégiées. L’observation des signaux faibles mon mantra favori.

Mais ai-je pu prévoir que l’émergence des technologies de communication les plus sophistiquées, reposant elles-mêmes sur les sciences de calcul les plus impitoyablement rationnelles, allait accoucher d’un monde où la raison serait à ce point défiée, les sciences à ce point traînées dans la boue… par les croyances les plus tenaces, parfois les plus saugrenues, voire les plus folles? Bref que ce serait à la croyance de mener le bal sur le boulevard numérique des opinions? Ai-je pu le prévoir? Eh bien non.

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