Passeuse ardente de textes cinglants, la metteuse en scène réunit une quarantaine de femmes lundi soir, pour faire entendre la parole de victimes de violences misogynes

Libératrice de chœur, toujours. C’est-à-dire dans l’ombre pour que jaillisse la clarté d’une parole qui ne laisse pas en repos. Antea Tomicic orchestrera ce lundi à 19h devant le Palais de justice à Genève un réquisitoire cinglant: une quarantaine de femmes, toutes générations confondues, toutes professions mêlées, diront les poèmes éclatés de l’écrivaine française Perrine Le Querrec. Dans leurs bouches, les drames de mères, de filles, de compagnes bafouées, tabassées, violées pour certaines. Leur bannière: «Les Rouges Putes».

Ce happening – troisième édition, à l’affiche du festival Les Créatives – a l’humilité d’une grande pièce tragique. C’est ainsi qu’Antea Tomicic l’a pensé avec sa complice Magdalena Karpinski. L’artiste, professeure d’anglais au Collège Claparède, vous attend dans un café une fin d’après-midi où la nuit déplie des ailes de chauve-souris. Moulures de bonbonnière, miroirs de paquebot fantôme, banquettes d’opérette: à l’intérieur, tout est mélancolie, sauf Antea Tomicic, aiguë comme une héroïne de sa chère Charlotte Brontë.

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