COMMENTAIRE. Après la ville de Vernier, c’est au tour de la ville de Lancy de proscrire toute publicité à caractère commercial de son espace public. Une décision à l’aveugle qui part pourtant d’un bon fond

Faire de l’espace public un domaine policé dans lequel seuls les politiques sont à même de savoir ce qu’il est convenable de voir? C’est en quelque sorte la décision qu’ont pris – à une courte majorité – les Lancéens ce 24 novembre en soutenant un règlement bannissant la publicité des rues. Si les partisans de cette interdiction pointent ici des questions pertinentes sur la croissance, la surconsommation ou encore l’empreinte écologique, ils utilisent toutefois une mesure dénuée de nuance et qui n’apporte aucune réponse concrète à leurs préoccupations.

Ainsi, la publicité ne sera plus tolérée dans l’espace public lancéen. De quoi lui faire perdre son latin, elle qui signifie pourtant «état de ce qui est public». Lancy n’est pas la première commune à franchir ce pas, mais c’est bien la première fois que des votants donnent leur blanc-seing à cette interdiction. Le résultat serré de cette approbation, tout comme la courte majorité s’étant opposée à un projet similaire en ville de Genève en 2023, devrait toutefois inciter les autorités à davantage de subtilité.