Le numéro deux de l’horlogerie suisse dispose de cinq lieux de production dans le pays, dont une ancienne ferme neuchâteloise transformée il y a 10 ans, et désormais dédiée aux métiers d’art. Vitrine des savoir-faire de la marque, elle jouxte un site industriel tout aussi remarquable

Dans le monde capitonné du luxe, on ne dit pas «usine» mais «manufacture». La différence est subtile: la première convoque, malheureusement pour elle, l’image désuète de machines graisseuses au service d’une production de masse vulgaire, quand la seconde dit encore le travail à la main, un quasi-artisanat qui sied mieux à l’image exclusive que cherchent les grandes marques. Dommage, parce qu’en 2024, une usine, surtout dans une industrie qui a les moyens d’en concevoir de superbes, peut aussi être l’expression remarquable d’un certain génie humain.

On pénètre de nuit dans celle de Cartier à La Chaux-de-Fonds. Usine ou manufacture? Trente-trois mille mètres carrés d’une bâtisse entièrement vitrée parcourue de longs couloirs immaculés, des kilomètres de tuyauterie sous une hauteur de plafond de cathédrale, une propreté de laboratoire pour un parc de machines-outils de belles dimensions, Tornos ou Starrag, la précision suisse au service de l’élégance à la française.

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