L’archéologue genevois fait le récit d’une cinquantaine d’années de fouilles en Nubie – l’actuel Soudan. Un livre qui exhume une civilisation méconnue, et qui surtout lui rend justice
«Comme nous le constatons après cinquante ans de recherche, les textes égyptiens et les vestiges archéologiques ont permis de démontrer que les Nubiens ont développé une organisation et des techniques tout à fait comparables à celles des peuples du nord considérés comme plus évolués.» Tout Charles Bonnet est contenu dans cette phrase, extraite de son dernier livre, Les Pharaons noirs. Une histoire de la Nubie, publié chez Favre cet été.
Pourquoi? Parce que Labor omnia vincit, comme on le disait chez Virgile (Géorgiques, v. 145). «Le travail vient à bout de tout», en VF. La formule résume assez bien le destin somme toute assez particulier de cet archéologue genevois qui, avant d’aller creuser entre l’Europe et l’Afrique, a entamé une carrière de vigneron dans le domaine familial, à Satigny – «Mon père, qui était un homme raisonnable, m’avait dit: «A ta place, je m’occuperais d’abord d’agriculture avant de me lancer dans un métier [l’archéologie, donc] qui n’est peut-être pas aussi rentable qu’il en a l’air», nous disait-il quand on l’avait rencontré en 2013, chez lui.
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