La flotte a progressé serrée sous un ciel changeant, les nuages ont dicté les conduites et redéfini les trajectoires. L’Equateur franchi, les premiers skippers s’élancent désormais vers le Grand Sud, là où tout est différent, là où tout reste à écrire
Ils ont éprouvé les nuages, leurs jeux de lumière, leur transparence et leur densité incertaine. Alors qu’on imagine les navigateurs enfermés dans leurs capsules, il a fallu cette dernière semaine qu’ils sortent souvent sur le pont observer ces masses qui font éclater l’azur. Entre Madère et le Cap-Vert, l’agitation du ciel les a saisis chaque jour. Grand beau, croyait-on, mais en une minute les cumulonimbus bas, chargés, plongeaient l’océan dans l’ombre.
Puis ils s’éloignaient à tire-d’aile, épaississaient l’horizon de ténèbres, s’attardaient là-bas, avant de revenir, au-dessus des bateaux, tels des messagers du vent. Capricieux et subtils mouvements qui n’ont cessé de déconcerter, de tenir en haleine, orchestrant les grandes manœuvres depuis le haut et traçant une mise en scène en mer aussi aléatoire que passionnante.
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