Le Tribunal de police estime que le Ministère public ne pouvait pas poursuivre à nouveau le «roi des antiquités» pour avoir recelé et importé deux statues yéménites qui avaient déjà été examinées lors d'une première procédure sans être confisquées
La défense d’Ali Aboutaam, surnommé «le roi des antiquités», l’avait longuement plaidé en guise de question préjudicielle et le Tribunal de police vient de lui donner raison. Le Ministère public en a trop fait en voulant poursuivre ce marchand d’art pour avoir recelé et importé illégalement deux statues yéménites en brucite, dites «Style de Shuka», alors que ces mêmes objets exceptionnels lui avaient été rendus à l’issue d’une première procédure simplifiée ayant abouti à sa condamnation pour toute une série d’autres pièces de grande valeur à la provenance douteuse. Cette nouvelle affaire est donc classée et le séquestre levé. Le parquet, qui a encore d’autres reproches du même genre dans sa besace, peut recourir.
Lors de l’audience du 8 octobre dernier, la défense avait déploré cet acharnement judiciaire et demandé d’entrée de cause un classement en vertu du principe ne bis in idem, selon lequel nul ne peut être à nouveau poursuivi pour les mêmes faits. Dans une ordonnance de dix pages, notifiée aux parties le 21 novembre, le juge parvient à la même conclusion et referme ce volet. «Nous sommes très heureux de cette décision. Le tribunal a compris la problématique et il faut espérer que cette issue va définitivement barrer la route aux dénonciations des autorités douanières portant sur des objets déjà examinés et donc déjà jugés», réagit Me Didier Bottge.
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