Colère et embarras chez les Israéliens après la décision de la Cour pénale internationale d’émettre des mandats d’arrêt pour crime de guerre et crime contre l’humanité, contre le premier ministre Benyamin Netanyahou, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant. A Gaza, c’est la résignation qui domine
La nouvelle de ces mandats d’arrêt émis contre Netanyhaou et Gallant n’a pas ébranlé les Israéliens. A Jérusalem, chacun vaque à ses occupations à l’approche de shabbat, jour de repos pour les juifs. Pourtant, lorsqu’on interroge les Israéliens sur ces accusations de crime de guerre et contre l’humanité, le malaise est palpable. «C’est un sujet compliqué, délicat… Je n’ai pas un avis totalement tranché», commence Liat. Tout juste diplômée en philosophie, elle admet ne pas «être fan de Netanyahou». Mais elle se dit avant tout «pro-Israël», et accorde peu de crédit à la Cour pénale internationale (CPI): «Je crois en mon pays, et je ne fais pas confiance aux institutions internationales. Netanyahou doit rendre des comptes, mais uniquement à nous. S’il doit être jugé, c’est ici et pas ailleurs».
Itai, lui aussi étudiant, se présente d’office comme un «anti-Bibi», comprendre un opposant au Premier ministre israélien. Il reconnaît que «de mauvaises choses ont été perpétrées de part et d’autre» durant cette guerre. Mais pour lui, ces mandats d’arrêt sont en réalité une attaque «dirigée contre Israël». «Il ne s’agit pas de Netanyahou. Toute cette procédure de la CPI, met en cause notre légitimité. Cela renvoie une mauvaise image d’Israël et des Israéliens». Zalman, un retraité, lui est surtout indigné que des mandats d’arrêt aient été émis à la fois contre Benyamin Netanyahou et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, et le leader du Hamas, Mohammed Deif. Et peu importe s’ils ont bien fait l’objet de deux communiqués distincts. «La Cour pénale internationale met sur le même plan nos dirigeants et un chef du Hamas. C’est une manière assumée d’établir une équivalence. Et de faire comme s’ils étaient tous dans le même panier! ». Mais cet israélo-américain se rassure: «le plus important» c’est le soutien «inconditionnel des Etats-Unis à Israël sur ce dossier». Washington a effectivement «rejeté catégoriquement» ces mandats d’arrêt.
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