OPINION. Pour le président de la Fondation Solar Impulse, Bertrand Piccard, il faut voir la finance climatique comme un investissement profitable, au Nord comme au Sud, alors qu’elle est au centre des discussions à la COP29

La deuxième semaine de la COP29 s’ouvre à Bakou, avec la finance climatique toujours au centre de l’attention. Mais aujourd’hui encore, on en parle surtout comme d’une compensation, une réparation des pays du Nord aux pays du Sud, principales victimes du changement climatique auquel leurs émissions frugales de CO2 n’ont presque pas contribué. Pourtant, la multitude de solutions propres et rentables, tout comme le coût de l’inaction, nous autorise aussi à voir la finance climatique comme un investissement profitable, au Nord comme au Sud. C’est en particulier le cas pour la transition énergétique, au cœur de ce nouveau mode de fonctionnement que nos sociétés doivent trouver pour assurer leur durabilité.

Transition vers quoi? Bien sûr, vers un modèle où les énergies fossiles sont remplacées (et aussi vite que possible) par les énergies renouvelables. Mais regardons les tendances, en termes tant de population mondiale que de développement socioéconomique. Il serait illusoire de penser que le monde d’aujourd’hui, et a fortiori celui de demain, pourra tourner avec du renouvelable uniquement, si l’on continue à gaspiller les deux tiers de l’énergie produite comme on le fait actuellement. C’est ici que l’efficience entre en jeu. Le gaspillage honteux de nos modes de production et de consommation explique pour bonne partie le marasme environnemental dans lequel nous nous trouvons. Mais en plus du CO2 émis, cette situation occasionne aussi des pertes financières considérables: 4,6 trillions de dollars annuellement!

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