La droite, le centre et les sociaux-démocrates ont trouvé un accord politique mercredi soir afin d'approuver la nouvelle équipe de la Commission européenne, ont indiqué des sources au sein des trois groupes du Parlement européen.

Les chefs du PPE, de Renew et du groupe social-démocrate soutiennent l'ensemble des commissaires proposés, y compris l'Italien Raffaele Fitto, membre du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia.

Le Parlement européen se prononcera lors d'un vote le 27 novembre à Strasbourg, pour une entrée en fonction du nouvel exécutif européen, présidé par Ursula von der Leyen, le 1er décembre.

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Les tractations ont été difficiles à Bruxelles

Le Parlement avait auditionné du 4 au 12 novembre les potentiels commissaires européens, mais les eurodéputés tardaient à évaluer les prestations des têtes d'affiche de la nouvelle équipe d'Ursula von der Leyen. Trois noms suscitaient un blocage: l'Espagnole Teresa Ribera (Transition écologique et concurrence), l'Italien Raffaele Fitto (Cohésion), tous deux vice-présidents potentiels de la future Commission, et le Hongrois Oliver Varhelyi, commissaire européen à la santé et au bien-être animal.

La droite pointait du doigt la socialiste Ribera, actuelle ministre de Pedro Sanchez, l'accusant d'avoir mal géré les inondations meurtrières qui ont frappé son pays. Le PPE a attendu les explications de Teresa Ribera devant le parlement espagnol ce mercredi, avant de sceller un accord au Parlement européen.

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Divisions autour de Raffaele Fitto

La gauche et le centre dénonçaient pour leur part la vice-présidence attribuée à l'Italien Fitto, alors qu'il appartient à Fratelli d'Italia, le parti d'extrême droite de la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni. Ils critiquaient de même le profil du Hongrois Varhelyi, proche du premier ministre nationaliste Viktor Orban, pour la santé.

Les sociaux-démocrates se sont divisés jusqu'au bout sur le cas Fitto: les socialistes français ont plaidé en vain pour ne pas sceller d'accord avec les autres groupes si l'Italien conservait son titre de vice-président.

Chez les écologistes, la Française Marie Toussaint a dénoncé cet accord, une "rupture historique et dramatique" en raison de l'arrivée d'un représentant de l'extrême droite comme vice-président de la Commission.