Les Suisses diront en 2025 s’ils veulent interdire l’importation de foie gras dans le pays. Un sujet sensible des deux côtés de la Sarine. Ce mercredi, le Conseil fédéral a décidé de rejeter l’initiative de l’Alliance animale suisse, sans contre-projet

En 2023, la Suisse a importé près de 200 tonnes de foie gras, selon l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières, dont la majorité de France. Cette spécialité, appréciée en Suisse romande durant la période des fêtes de fin d’année, est dans le viseur de plusieurs organisations de protection des animaux depuis longtemps. Sa production est interdite en Suisse depuis 1978 et l’Alliance animale suisse a lancé une initiative pour en interdire l’importation. Projet qui a abouti le 28 décembre dernier. Et ce produit n’est pas le seul visé par cette interdiction. Ceux à base de foie gras, comme le magret et le confit, sont également concernés, à cause de la maltraitance subie par les volailles lors du gavage.

Cette volonté – surtout alémanique – de bannir ces produits des étals et des tables des particuliers crispe fortement en Suisse romande. Un sondage commandé par le média en ligne Watson ce printemps montrait que 89% des Suisses alémaniques se disaient favorables à cette interdiction, tandis que 65% des Romands la rejetaient. Un «foie graben» s’est également superposé au Röstigraben au parlement en 2022 et en 2023, lorsque les élus se sont prononcés sur le sujet. Les coutumes alimentaires des deux côtés de la barrière de rösti doivent être respectées, avaient rappelé les Romands. Mais comme mathématiquement, les germanophones sont plus nombreux, ils risquent bien d’imposer leur vision de la gastronomie à l’ensemble du pays.

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