Conte de fées à double fond et chant d’espérance, «La plus précieuse des marchandises» évoque la Shoah par le biais du dessin animé. Délicat et bouleversant, un chef-d’œuvre réalisé par Michel Hazanavicius
Il était une fois un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne… L’histoire commence de la même façon que Le Petit Poucet. Toutefois, le narrateur souligne immédiatement qu’elle s’inscrit contre le conte de Perrault: il n’est pas question de perdre des enfants, mais de les sauver. Et comme, cadeau inespéré, c’est la voix du regretté Jean-Louis Trintignant qui prononce ces mots d’amour, l’émotion est tout de suite vive.
Tous les jours, dans la grande forêt que la neige ankylose, un long train noir fracasse le silence. Un bébé en tombe. La pauvre bûcheronne ramasse cette petite fille et la ramène à la maison. Son mari se fâche. L’âme gangrenée par les propagandes haineuses, il tempête, tirant le conte de Noël du côté des ténèbres: «Si le bébé vient du train, tu sais de quelle race il vient? Ils ont tué Dieu!» Bannie de la maison, la pauvre bûcheronne s’installe avec sa protégée dans l’annexe.
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