De Patek Philippe à Genève, où il s’est formé en tant que polisseur, à Jaisalmer en Inde où il s’est initié à la double flûte, Ludovic Ottiger, lapidaire et musicien, se taille une route hors des sentiers battus

A la lumière, ses yeux ressemblent à des topazes, ces pierres d’un bleu translucide qu’il a l’habitude de graver. Ludovic Ottiger est lapidaire, non pas au sens figuré mais au sens propre du terme. Spécialiste de la taille des pierres précieuses et des pierres fines, il les façonne pour le monde de l’horlogerie de luxe dans un atelier à Versoix. Côté face, il est musicien, poly-instrumentiste, amoureux de la musique orientale. Dans un dernier rayon de soleil lausannois, ce Franco-Suisse originaire de Haute-Savoie raconte la singularité de son double parcours.

C’est dans le village d’Archamps, au pied du Salève, que Ludovic Ottiger a grandi. Comme l’école n’est pas trop son truc, il commence à 15 ans un apprentissage de polisseur chez Patek Philippe, à Genève. En parallèle à cette formation, son appétence pour la musique s’éveille d’abord par la guimbarde. Avec ses vibrations et ses sonorités qui évoquent un drôle de ressort, la guimbarde est considérée comme l’un des plus vieux instruments au monde, et on le retrouve chez tous les peuples nomades d’Eurasie. «Ma curiosité s’est tout de suite tournée vers les musiques traditionnelles du bassin méditerranéen et du Moyen-Orient.» En 2010, dans un festival, il est dos à la scène quand il entend quelques notes d’une double flûte du Rajasthan.

Voir plus