Washington n'avait pas reconnu la victoire de Nicolas Maduro à la présidentielle du 28 juillet. Alors qu'Edmundo Gonzalez Urrutia a estimé que «ce geste honore le désir de changement de notre peuple», Caracas a jugé cette reconnaissance «ridicule»
Le gouvernement américain sortant de Joe Biden a annoncé mardi qu'il reconnaissait le candidat de l'opposition vénézuélienne Edmundo Gonzalez Urrutia comme le président élu du pays.
«Le peuple vénézuélien s'est exprimé de manière retentissante le 28 juillet et a fait de @EdmundoGU le président élu», a écrit le patron de la diplomatie américaine Antony Blinken sur le réseau social X. «La démocratie exige le respect de la volonté des électeurs», a-t-il ajouté depuis Rio de Janeiro où il a participé au sommet du G20 aux côtés du président Biden, qui quittera le pouvoir le 20 janvier pour le remettre au président républicain élu Donald Trump.
The Venezuelan people spoke resoundingly on July 28 and made @EdmundoGU the president-elect. Democracy demands respect for the will of the voters.
— Secretary Antony Blinken (@SecBlinken) November 19, 2024
Washington n'avait pas reconnu la victoire de Nicolas Maduro à la présidentielle du 28 juillet, dont il a été proclamé vainqueur par le Conseil national électoral et la Cour suprême – considérés aux ordres du pouvoir – au grand dam de l'opposition, qui crie à la fraude et revendique la victoire de son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia.
Les Etats-Unis avaient affirmé que ce dernier avait remporté le plus grand nombre de voix, mais sans jamais avoir parlé officiellement de «président élu».
«Nous sommes profondément sensibles à la reconnaissance de la volonté souveraine de tous les Vénézuéliens. Ce geste honore le désir de changement de notre peuple et le geste civique que nous avons accompli ensemble le 28 juillet», s'est réjoui Edmundo Gonzalez Urrutia, également sur X. Depuis la réélection contestée du président Maduro, Edmundo Gonzalez Urrutia s'est réfugié en Espagne et la cheffe de l'opposition, Maria Corina Machado, vit dans la clandestinité.
A Rio lundi, Antony Blinken s'était réuni avec plusieurs homologues d'Amérique latine pour évoquer la situation au Venezuela, selon le département d'Etat.
La réaction de Caracas n'a pas tardé. «Ridicule (...) Blinken, un ennemi avoué du Venezuela, insiste pour recommencer (avec Gonzalez Urrutia) cette fois avec un «Guaido 2.0» soutenu par des fascistes et des terroristes subordonnés à la politique américaine», a tonné le ministère des Affaires étrangères faisant référence à Juan Guaido, auto-proclamé président en 2019 et reconnu alors comme président par intérim par les Etats-Unis.
«Dans les derniers jours de son gouvernement, il (Blinken) devrait se consacrer à la réflexion sur ses échecs (...) et écrire les mémoires sur la façon dont la révolution bolivarienne lui a fait mordre la poussière de la défaite, tout comme ses prédécesseurs», a attaqué le ministre des Affaires étrangères Yvan Gil en accusant son homologue américain d'«essay(er) de renverser la démocratie vénézuélienne».
La reconnaissance de Washington intervient en pleine transition du pouvoir entre l'administration Biden et celle du président élu Trump. Le 45e et bientôt 47e président des Etats-Unis a nommé le sénateur républicain Marco Rubio, un fils d'immigrés cubains, premier hispanique à occuper le département d'Etat et partisan d'une ligne dure contre le Venezuela et Cuba.