Patronat et syndicats en France proposent de diminuer l’indemnisation des chômeurs ayant travaillé en Suisse. De quoi fâcher ces frontaliers, mais sans doute pas au point de se détourner systématiquement du marché du travail helvétique
C’est une proposition qui a mis patronat et syndicats d’accord en France jeudi soir: diminuer l’indemnisation des chômeurs frontaliers ayant travaillé en Suisse. Tout comme au Luxembourg, en Allemagne et en Belgique, et ce en appliquant un autre coefficient de calcul. De nouvelles règles sur l’assurance chômage qui contribueraient ainsi aux 400 millions d’euros d’économies supplémentaires par an qu’exige le gouvernement dans ce domaine.
Un coup dur pour les frontaliers. Au point d’envisager un changement de lieu de travail ou même de logement? «C’est une mesure qui ne toucherait pas tout le monde de la même manière, souligne David Talerman, spécialiste de l’expatriation et auteur du livre Travailler et vivre en Suisse. Ceux qui ont un emploi en Suisse depuis longtemps, un bon salaire et pas de famille à charge pourraient décider de s’installer en Suisse. Mais ceux qui exercent des métiers peu qualifiés ou qui ont un moins bon revenu risquent de se détourner de leur travail en Suisse. Une part croissante et non négligeable des frontaliers que j’accompagne le font déjà, après avoir mis tous les éléments dans la balance.»
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