Il pleut dans le Laonnois, ce mercredi 8 janvier 2025. Jusqu’ici, rien de plus banal. Sauf que les habitants de la moitié sud de l’Aisne s’attendent à voir de la neige et du verglas. C’est du moins ce qui était annoncé avec l’alerte jaune de Météo France qui concerne le département, tout comme l’Oise, alors qu’une alerte orange a été déclenchée pour les trois autres départements de la région Hauts-de-France. Ce qui a poussé le conseil régional des Hauts-de-France à décréter l’annulation de tous les transports scolaires et interurbains dans les cinq départements pendant une journée.

Or, les intempéries ne semblent pas, ce même jour, concerner les parties sud de la région. Si la Somme, le Pas-de-Calais et le Nord sont bien touchés par la vague hivernale, le sud de l’Oise et de l’Aisne semblent épargnés, avec des températures encore positives. Certains internautes, qui s’improvisent parfois météorologues, raillent la décision de la Région et de la préfecture de l’Aisne. Le communiqué de la préfecture provoque une flambée de commentaires, plus de 240, en quelques heures. Essentiellement pour constater que le chaos météorologique n’a pas lieu, du moins dans le sud de l’Aisne et le Laonnois.

« Qu’aurait-on dit si nous n’avions pas pris de mesures et qu’il y avait eu un accident de bus scolaire à cause des intempéries ? »
Christophe Coulon, Vice-président des Hauts-de-France en charge des transports

Le vice-président de la Région chargé des transports, l’Axonais Christophe Coulon, reconnaît que la décision semble aujourd’hui disproportionnée. « Nous nous sommes trompés, les prévisions météorologiques ont évolué depuis le 7 janvier au soir, au moment où nous avons pris la décision d’interrompre les transports scolaires. La majeure partie de l’Oise et la plus grande partie, voire la totalité de l’Aisne, ne devraient pas voir la neige tomber. »

Toutefois, l’élu assume l’excès de prudence et s’agace des commentaires des réseaux sociaux. « Qu’aurait-on dit si nous n’avions pas pris de mesures et qu’il y avait eu un accident de bus scolaire à cause des intempéries ? Nous ne faisons pas de la philosophie de comptoir quand il s’agit d’assurer la sécurité de plus de 200 000 passagers, essentiellement des enfants, chaque jour. »

Des alertes plus localisées trop difficiles à mettre en place

Reste la complexité de la géographie, en particulier celle de l’Aisne, très étirée du nord au sud. Une alerte météo peut ne concerner qu’une partie du territoire sans impacter l’autre partie. « Il serait trop difficile de mettre en place des alertes localisées par arrondissement, surtout pour les rabattements de transports scolaires ou interurbains, insiste Christophe Coulon. Les transports scolaires peuvent rouler jusque dans un rayon de 50 minutes de route, soit bien au-delà des limites d’arrondissements. C’est pourquoi une alerte doit rester la même dans des espaces plus vastes. La météo se fiche des frontières administratives. »

Néanmoins, la situation évolue pour ce jeudi 9 janvier. Les transports scolaires seront de nouveaux actifs dans les trois départements picards, dont l’Aisne. Il n’y aura cependant toujours pas de transports scolaires et interurbains dans le Nord et le Pas-de-Calais.

Par Kévin Lourenço

La suppression des transports scolaires dans toute l’Aisne à cause de la neige fait jaser