Au premier abord, cet immeuble de la rue Arlette Rémia-Coudron a tout pour plaire. Quartier calme, parking sous-terrain, proche tramway et commerces, à 10 minutes à pied du centre-ville… Bref, l’annonce immobilière rêvée. Mais à l’intérieur, le conte de fée s’est transformé en cauchemar pour certains occupants de l’immeuble.
En cause, des fuites de monoxyde de carbone qui ont touché une dizaine d’appartements, avec des taux bien au-dessus des maximales tolérées. Le premier épisode remonte au 19 décembre dernier. Dans l’appartement de Nora, au rez-de-chaussée, le taux de monoxyde de carbone a atteint les 400 ppm (une unité de mesure du taux de monoxyde de carbone dans l’air) alors que le ministère de la santé précise que la situation est normale en dessous de 20 ppm.
Le monoxyde de carbone est un gaz invisible et indolore. Nora n’a donc pas compris ce qui lui arrivait : « Au début j’ai eu des nausées et des maux de tête. J’ai appelé mon père pour lui dire que je ne me sentais pas bien, puis j’ai fait un malaise. J’ai eu 56 appels manqués, puis les pompiers sont finalement venus sonner chez moi. J’ai réussi à leur ouvrir et je suis allée aux urgences. » La jeune femme est alors hospitalisée pendant deux jours.
Suite à cet épisode, le gaz a été coupé pour les logements affectés. Conséquence, les habitants concernés ont été privés de chauffage pendant les semaines de fêtes de fin d’année. Le 9 janvier, le syndic de l’immeuble a fait venir le fournisseur de gaz et une entreprise de chauffage qui ont conclu à la conformité des installations. Les locataires ont reçu un certificat de conformité de l’installation gaz et obtenu la réouverture de l’alimentation gaz pour tous les appartements raccordés au conduit défaillant.
« J’ai appelé mon père pour lui dire que je ne me sentais pas bien, puis j’ai fait un malaise. J’ai eu 56 appels manqués. »
Ils pensaient alors être tranquilles mais, le 12 janvier dernier, un locataire a appelé les pompiers en urgence : son détecteur de monoxyde de carbone sonnait à nouveau. Le taux était de 200 ppm dans son logement. « C’est très dangereux, c’est une chance qu’il n’y ait pas eu de blessés ou de morts », alerte Nora. Les pompiers ont fait le tour des appartements et relevé la présence de monoxyde de carbone dans plusieurs d’entre eux. Depuis, les habitants des appartements en question sont de nouveau privés de chauffage. Des moisissures se sont déjà créées dans certaines pièces. Un autre problème à régler.
Ce mercredi 15 janvier, le syndic de l’immeuble a fait venir une nouvelle entreprise pour inspecter les conduits, mais le technicien n’a pas été en mesure d’identifier le problème. Il suspecte toutefois un joint défectueux sur l’une des chaudières des différents logements touchés. Tous les habitants sont donc appelés à faire réviser de nouveau leurs appareils afin de détecter si l’un d’entre eux est défectueux ou pas. Mais pour le moment, difficile d’identifier la cause. Les habitants ne sont pas encore sortis d’affaire…