« Je suis nul en maths. » Qui n’a jamais entendu un enfant ou un adulte formuler ce constat ? « Cela veut dire qu’on n’a peut-être pas toujours bien appris les maths comme il le fallait, ou qu’on a mal compris les maths. Mais ce n’est pas une fatalité », juge Stéphane Gautier, principal du collège Jacques-Monod, situé dans le quartier Vallée-Béreult, au Havre. C’est pourquoi il a appuyé le projet de Labomaths porté par Ludovic Hauchecorne, enseignant cette matière dans l’établissement de quelque 250 élèves. Un Labomaths inauguré mardi 11 mars 2025, et qui rejoint les 25 déjà existants dans l’académie de Normandie.
Ces laboratoires constituent un espace d’innovation pédagogique. « C’est d’abord un lieu pour les enseignants [du collège Monod, mais aussi des écoles et lycées du bassin, NDLR] qui y travaillent sur des ressources et en produisent. Pour eux, c’est aussi un lieu de formation et d’échanges. Tout cela, c’est pour répondre aux besoins des élèves, particulièrement sur la thématique de l’allophonie et de l’implication des élèves dans leurs apprentissages », expose Ludovic Hauchecorne. « On y contextualise une difficulté pour améliorer les apprentissages des élèves », résume Patrick Boissière, inspecteur pédagogique régional (IA-IPR) de mathématiques. Cette amélioration peut notamment passer par la création d’activités ludiques en rapport avec la discipline. « L’armoire du Labomaths abrite beaucoup de matériel, par exemple des petits cubes pour aborder la construction du nombre, de la fausse monnaie pour travailler sur les prix… Le Labomaths dispose aussi d’une bibliothèque et d’un mobilier de classe flexible, autant d’atouts pour concevoir des façons de travailler différentes », illustre Ludovic Hauchecorne.
Lieu de construction des enseignements, le Labomaths est aussi le prolongement du club de mathématiques du collège Monod. « Des élèves y viennent sur le temps de midi, pour faire des maths d’une manière différente », ajoute l’enseignant. Comme Elyna, Marylou et Célya, élèves de 5e qui, ce mardi, y ont fait des tours de magie avec des cartes en utilisant les maths. « Dans ce Labomaths, on va bien s’investir avec les profs », se réjouit Marylou.
Par Nicolas Le Jean