Chaque semaine, le dessinateur jurassien Pitch Comment croque un fait d'actualité pour Heidi.news.
Le coup de fil du mardi 18 mars 2025 entre Poutine et Trump, qui a débouché sur une proposition de cessez-le-feu restreinte aux infrastructures énergétiques, n’en finit plus de livrer ses secrets. D’abord, Politico a révélé qui menait les négociations du côté américain: l’investisseur immobilier Steve Witkoff, en tant qu’émissaire officiel de la Maison-Blanche auprès du Kremlin, mais aussi Jared Kushner, gendre de Donald Trump et investisseur immobilier de son état, ainsi que Tucker Carlson, l’ex-présentateur star de Fox News, connu pour sa russophilie et son complotisme tous deux forcenés.
On apprend désormais que Poutine aurait proposé d’organiser un match de hockey opposant la Russie aux Etats-Unis. (Lesquels viennent juste de perdre le Tournoi des quatre Nations face à un Canada chauffé à blanc par les provocations de Trump à base de «51e Etat» américain.) On n’en sait pas plus à ce stade et la puissante fédération américaine de hockey sur glace, la NHL, a laissé percer une perplexité prudente auprès de l’agence de presse AP. L’anecdote révèle en tout cas à quel point le président russe est doué pour retourner la mentalité puérile de son homologue américain à son avantage.
La proposition de cessez-le-feu restreint constitue à l’évidence un moins-disant par rapport aux ambitions de Washington d’obtenir un arrêt complet des hostilités. La mesure est calibrée pour permettre à Moscou de maintenir ses revenus — les frappes de drones ukrainiens sur les infrastructures pétrolières russes sont montées en puissance ces derniers temps —, tout en continuant sa progression, lente mais réelle, sur la ligne de front. Par ailleurs, après avoir semble-t-il renoncé aux terres rares, la Maison-Blanche semble désormais tentée de s’approprier les centrales électriques et nucléaires de Kiyv. La rondelle est dans le camp ukrainien.