Chaque semaine, le dessinateur jurassien Pitch Comment croque un fait d'actualité pour Heidi.news.

Cette fois, c’est définitif. La Cour de cassation a confirmé la condamnation en appel de Nicolas Sarkozy à 3 ans de prison dont 1 an ferme, dans l’affaire dite des écoutes. Il lui était reproché d’avoir noué un pacte de corruption avec un juge de cette même cour, Gilbert Azibert (condamné à la même peine de prison), en lui promettant un poste à Monaco en échange d’une information sensible — une décision de la cour sur la communication des agendas présidentiels. A cette fin, l’ancien chef de l’Etat avait acheté un téléphone sous un faux nom, Paul Bismuth, afin de pouvoir communiquer discrètement avec son intermédiaire, qui n’est autre que son avocat Thierry Herzog (même peine de prison).

Nicolas Sarkozy, qui n’a eu de cesse de clamer sa «parfaite innocence», voit donc sa condamnation confirmée, pour violation du secret de l’instruction, corruption et trafic d’influence, après avoir épuisé tous les recours en droit français. Il lui reste une dernière option, dont il a déjà déclaré vouloir s’emparer: se tourner vers la Cour européenne des droits de l’homme pour essayer de faire annuler rétrospectivement le jugement. Cette procédure n’étant pas suspensive, il devra malgré tout effectuer sa peine, c’est-à-dire porter un bracelet électronique pendant un an.

Ce n’est pas la fin des ennuis judiciaires pour l'ancien chef de l’Etat français, cerné par les procès. En janvier 2025 commence celui sur les financements libyens de sa campagne de 2007, affaire pour laquelle il encourt dix ans de prison et cinq ans d’inéligibilité. Dans un éditorial sobre mais puissant, Le Monde s’étonne du contraste entre le profil judiciaire de Nicolas Sarkozy et le «niveau d’influence» qu’il continue de posséder au sein de la classe politique française — au sein de la droite dite républicaine et jusqu’à l’Elysée.