Dès lundi 11 novembre, des centaines de pays se réuniront à Bakou, en Azerbaïdjan, pour la 29ᵉ édition du sommet international sur le climat. Entre boycott et tensions politiques internes, de nombreux dirigeants politiques bouderont l'événement, dont les enjeux sont pourtant cruciaux.
Ils seront nombreux à briller par leur absence à la COP29 qui s’ouvre lundi 11 novembre, à Bakou, en Azerbaïdjan. Ces dernières semaines, plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement ont déjà donné leur mot d’excuse.
L’Allemagne et les Pays-Bas ont d’autres chats à fouetter après l’éclatement de la coalition allemande et les attaques antisémites de jeudi soir à Amsterdam. Le président français Emmanuel Macron, lui, a décidé de boycotter l’événement à cause des relations tendues avec l’Azerbaïdjan depuis son offensive militaire dans le Haut-Karabakh. Les présidents américain Joe Biden, russe Vladimir Poutine, chinois XI Jinping et les Premiers ministres canadien, Justin Trudeau, et indien, Narenda Modi, seront aussi sur la liste des absents. Tout comme celui de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, James Marape, qui a dénoncé «une perte de temps».
Pourtant, les enjeux de cette conférence sur le climat, rebaptisée «COP des finances», sont cruciaux: les Etats devront fixer le montant de l’aide pour les pays plus démunis. Et face au scénario toujours plus pressant d’un réchauffement climatique de 3°C d'ici la fin du siècle, les besoins financiers pour accélérer la transition écologique sont énormes. Malheureux hasard du calendrier, les discussions qui s’annoncent déjà tendues seront en plus parasitées par le retour à la Maison blanche du climatosceptique Donald Trump.
Pourquoi c’est important? D'ici au 22 novembre prochain, les négociateurs devront s’accorder sur un nouvel objectif financier pour aider les pays en développement à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre et s’adapter au changement climatique. «A ce titre, la COP29 est une des plus importantes de ces dernières années», commente dans les colonnes du Temps Kari De Pryck, politologue à l’Université de Genève.
En 2009, les pays développés s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards d’euros par an pour les pays plus démunis à partir de 2020. Un objectif qui n’a été atteint qu’en 2022. L’Accord de Paris prévoit qu’il soit revu en 2025, mais pour quel montant? Certains pays en développement demandent 1’000 milliards de dollars par an. Le même chiffre est réclamé par les ONG suisses. Un comité d’experts mandaté lors de la COP27 a évalué le besoin à 2'400 milliards de dollars, nécessitant l’intervention de capitaux privés.
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